Autour de la ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba, cinq fortes délégations du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Tchad et du Sénégal
« Les différents programmes que nous avons en partage avec nos partenaires au développement ont une tendance, ces dernières années à mettre l’accent sur le rôle de la femme dans la croissance des pays africains. Avec en toile de fond la faible implication des femmes au niveau décisionnel mais également l’idée que la femme fait 50% de la population et qu’elle devrait contribuer pour permettre de mieux faire avancer les pays. La préoccupation qui retient notre attention sur les thèmes aujourd’hui, c’est la question du dividende démographique. C’est la maîtrise du croit de la population de nos pays, le rythme de croissance pour permettre à nos Etats et à nos familles de pouvoir prendre en charge les préoccupations essentielles des populations et surtout de pouvoir mettre un place d’éducation et de formation des jeunes pour qu’ils puissent contribuer efficacement au développement des Etats » a recommandé la ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba.
Réunis à Abidjan, dans un hôtel de la place, six Etats réfléchissent autour de thématiques liées à « l’autonomisation et accélérer le dividende démographique. » Mais, bien plus, pour le lancement de la campagne régionale de communication pour le changement social et comportemental. Ce mardi 17 octobre, les experts des six pays que sont le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Tchad et la Côte d’Ivoire se sont retrouvés pour un atelier. Ils ont réfléchi sur la feuille de route 2018-2019, de la campagne de communication pour le changement social et comportemental (CCSC).
Ce mercredi 18 octobre, les Premières Dames de ces pays seront avec Dominique Ouattara, présentes pour soutenir l’initiative par le lancement officiel de la campagne de communication globale qui sera déclinée en plan de communication par chaque pays. Les Premières Dames du Niger, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Mali auront un « message d’engagement » sur une des thématiques de la campagne et le Dividende démographique. Leur « Déclaration Commune d’Engagement » sera lue avant sa signature.
Le président du comité régional de pilotage, le tchadien Sing Yabé Barnabas, Secrétaire d’Etat à l’Economie et à la Planification du Développement du Tchad, a expliqué que le projet « autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (SWEDD), vise à faire de « la croissance démographique » un facteur de croissance économique. Les Etats, dira-t-il tiennent compte dans leurs programmations budgétaires et de planification du développement, dans leurs politiques. « Les Etats intègrent l’autonomisation de la femme dans leurs stratégies » a soutenu M. Sing.
« Dorénavant, la croissance démographique ne doit pas être considérée comme un inconvénient au point de vue croissance et développement économique. Il s’agit de faire en sorte que la croissance démographique soit maîtrisée de manière à permettre aux ménages qui font les enfants de mieux les éduquer, mieux les prendre en charge pour que cela ne pèse pas négativement sur ces ménages. Cela nécessite des comportements face aux pesanteurs socio-culturelles en Afrique. Il faudrait un ratio en la production des enfants et la capacité à les prendre en charge » a recommandé le président régional de pilotage.
Pour le cas ivoirien, Nialé Kaba a reconnu l’extrême jeunesse de la majorité des ivoiriens, « légèrement en dessous de 70% qui a moins de 35%, des jeunes qui vont à l’école, qui ne travaillent pas. Ils pèsent sur les indicateurs sociaux. »
« Il y a des milliers de salle de classe construits entre 2011 et 2017, néanmoins la demande reste forte chaque année. C’est la même chose pour les centres de santé. L’Etat court derrière les indicateurs sociaux et cela limite sa capacité à investir dans d’autres types d’infrastructures. Ce n’est pas une problématique propre à la Côte d’Ivoire. Elle existe pour l’ensemble des pays. On est à 5,4 enfants par femme. On ne demande pas de ne pas faire des enfants mais on veut arriver à un nombre moyen de 3 enfants par femme et améliorer la capacité du pays à prendre en charge les préoccupations liées aux ressources humaines. Cela passe par l’éducation de la femme, la disponibilité des éléments de contraception, un accès facile et une capacité des personnels de santé à accompagner cela et réduire la mortalité infantile » a précisé la ministre ivoirienne du Plan et du Développement.
Prévu pour prendre fin en 2019, ce programme, selon le Représentant de l´Afrique de l´Ouest et du Centre de l’UNFPA Mabingué M’gom, se poursuivra pour s’étendre à d’autres pays sur l’ensemble du continent car, « on ne change pas une équipe qui gagne.